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Sur mon ancien blog, j’avais pour habitude de partager des témoignages de personnes atypiques, afin de montrer comme on peut vivre positivement sa douance et/ ou sa sensibilité; mais aussi en faire une force.
Pour ce tout nouveau site, le temps que je puisse enfin récupérer tous mes anciens articles, j’avais envie de partager cette belle interview. Celle de Catherine Testa, connue également sous le pseudo « Et si on souriait » . 

Elle est pour moi un véritable modèle d’entrepreneuse tant par ses valeurs que pour ce qu’elle apporte monde à travers son travail. Aujourd’hui Catherine est cheffe d’entreprise et promeut de belles graines d’optimisme et de bienveillance à travers son média « L’optimisme » et ses livres qui sont des best-sellers « Osez l’optimisme » et « Osez être soi même au travail » .
Elle et son équipe sont également très présentes au sein des entreprises afin de faire changer les choses positivement au travail. Vous pouvez notamment retrouver régulièrement des conférences sur leur site L’optimisme.pro .

En bref, vous l’aurez compris, Catherine fait partie de ses colibris qui apportent de la douceur à notre société. Mais saviez-vous qu’elle est également hypersensible et surdouée ?
Elle va justement se livrer aujourd’hui sur ces sujets …

 » Je me demande encore aujourd’hui
si je ne suis pas simplement « normale »
et si ce n’est pas la société qui est « trop peu sensible ». « 

Pourrais-tu te décrire en quelques mots pour celles et ceux qui ne te connaissent pas  encore?

Ahah ! La fameuse question…! On va dire : Catherine, trentenaire engagée qui a eu bien du mal à comprendre le monde dans lequel elle était tombée. J’ai travaillé une dizaine d’années dans le domaine du développement durable et du numérique avant de lancer un site www.loptimisme.com dont le but est de mettre en avant des initiatives positives ! Je n’en pouvais plus du regard anxiogène des médias traditionnels. Je n’y connaissais rien (je suis diplômée en chimie physique et passionnée par le monde quantique) mais ça a marché ! Aujourd’hui nous sommes suivis par près d’un million de personnes 😉 Depuis j’ai également lancé un club d’entreprises engagées pour améliorer la qualité de vie au travail (loptimisme.pro) et j’ai écrit 2 livres ! Pas très logique comme parcours, n’est-ce pas ?

cattesta

Comment as-tu découvert que tu étais « hypersensible »?

Depuis ma plus tendre enfance, on me dit que je suis « trop sensible », mais qu’est-ce que ça veut dire ? Par rapport à quoi ? Par rapport à qui ? Au fond, je me demande encore aujourd’hui si je ne suis pas simplement « normale » et si ce n’est pas la société qui est « trop peu sensible » !

 Je me suis toujours sentie différente mais j’ai caché ce trait de sensibilité pendant des années. Étant plutôt de bonne composition, j’ai voulu m’adapter à la société. C’est seulement il y a 4 ans, en rencontrant des gens eux-mêmes hyper-sensibles que j’ai posé le mot sur cette particularité et que mon hypersensibilité s’est mise à ressortir de plus en plus, je laissais enfin la place aux émotions !

 Le fait de poser un mot et de rencontrer d’autres OVNIS m’a incité à en parler ! D’autant que je suis à la tête d’une entreprise, j’ai des salariés, etc. Je veux aujourd’hui  montrer qu’on peut créer des choses même en étant « sensible ».

Comment cela se matérialise dans ton quotidien ? Que ce soit dans ton travail ou dans tes relations?

Oh la la… partout, tout le temps. Dans le quotidien d’une entrepreneuse on va dire que je passe mon temps à me sentir différente ! Je ne pilote pas ma vie aux chiffres, et c’est un « danger » dans l’économie traditionnelle.

Pour moi : je travaille avec des gens, pas avec des robots !! Et chaque personne de l’équipe vit des émotions, comment ne pas y être attentive ? Notre système s’affranchit des émotions et ça : je ne veux pas m’y plier !

Dans mes relations, comme toute hypersensible, un mot peut me faire tellement de mal ! Mais j’ai réussi à « contrer » ça en exposant ma vulnérabilité d’abord sur les réseaux puis auprès de mes proches. En exprimant cette « fragilité » publiquement, les gens qui me font du mal le font en tout état de cause, la grande majorité fait attention ! J’ai presque eu l’impression de faire un coming-out le jour où j’ai dit que j’étais Zèbre, diagnostiquée HP, etc.

 » Il y a des choses sur lesquelles on peut agir et d’autres face auxquelles nous sommes impuissants. L’optimisme, c’est agir là où on le peut. C’est finalement très responsabilisant. « 

Beaucoup d’hypersensibles qui me suivent se disent « défaitistes » ou « pessimistes » et croient que par leur sensibilité il leur est impossible d’être optimiste, car tout les « atteint trop vite, trop fort, trop intensément » … qu’en penses-tu ?

C’est vrai. C’est plus difficile à gérer. C’est un fait non opposable : c’est relou, chiant, pénible. Et après ?

Nous sommes comme ça, à quoi bon nous apitoyer dessus ? Pourra-t-on le changer ? Non. Alors informons les autres et traçons notre route.

J’ai toujours fait très attention à la notion d’énergie (peut-être un reliquat de ma formation !): l’énergie est notre force vitale et il ne faut pas la perdre. On en a trop besoin pour construire notre vie !

Ne la donnons pas aux autres parce qu’ils nous ont blessés et ne rentrons pas dans la colère d’une société qui ne nous est pas adaptée ! L’énergie se consomme, alors utilisons-la à bon escient !

testa etsionsouriat

Selon toi, qu’est-ce qu’on pourrait mettre en place pour voir l’hypersensibilité comme une caractéristique « positive »?

Je suis convaincue qu’il existe beaucoup plus d’hypersensibles qu’on ne le croit ! Simplement il est difficile de le savoir et ensuite de l’exprimer !

En montrant qu’on n’est pas « anormaux », on permet aux autres de l’exprimer à leur tour.
Plus on le dira, plus on « détabouisera » le sujet ! Je crois qu’on peut déplacer le centre de gravité de la norme. C’est pour cette raison que j’ose en parler maintenant ! Ce n’est pas mon sujet mais j’espère mettre en avant qu’en acceptant pleinement son hypersensibilité, elle ne devient qu’une composante de nous et elle n’est plus la seule à nous définir.  

Si tu avais un conseil à donner aux personnes qui liront /verront cette interview, que pourrais-tu leur dire?

Osez le dire ! Vraiment ! Ma vie a changé le jour où j’ai osé exprimer mon hypersensibilité. Bien sûr, des personnes autour de moi ne l’ont pas compris et se sont éloignées, elles ont cru que je cherchais un prétexte à pleurer facilement. Et ce n’est pas grave, chacun est libre de choisir son entourage.
Parallèlement des inconnus sont venus me dire « je te comprends, je ne l’exprime pas, mais je suis comme toi ». Et des relations hyper fluides se sont créées avec des personnes qui la veille étaient des inconnues. Faire tomber le masque ! « Oser être soi …. Même au travail » Ce n’est pas sans hasard que mon livre s’appelle comme 😊

Penses-tu que ta sensibilité est un atout dans ta vie professionnelle ? A-t-elle ou est-elle un « handicap » à certains moments?

Un handicap, c’est certain et sur tellement de points que je ne peux pas tout énumérer ! Par exemple, je suis très mal à l’aise dans les réunions. J’ai de l’hyperacousie qui fait qu’en milieu bruyant je suis perdue, je n’entends pas mon interlocuteur mais tous les bruits parasites. Idem, j’ai de l’hyperkinésie : les poils de la peau se hérissent quand les gens me parlent sans que je n’y puisse rien. C’est comme si mon corps comprenait quelque chose que mon cerveau n’arrivait pas à analyser. Je pense que c’est une question d’énergie mais je ne peux vraiment rien y faire : on ne contrôle pas la chair de poule !

 Point positif à sentir l’énergie des gens : aujourd’hui je ne travaille qu’avec des personnes que je sens ! Ce n’est pas rationnel, inexplicable pour beaucoup mais peu importe ! Mais j’ai trop souvent dit « je le savais » dans ma vie sans m’écouter pour m’offrir aujourd’hui ce privilège que de m’écouter !

On peut dire aisément que l’optimisme fait partie de ton quotidien, mais si tu devais en donner une définition quelle est selon toi une « personne optimiste »? Et penses-tu que ça soit un état inné? Acquis? Comment, selon toi, travaille-t-on son optimisme? 

catherine

 Je donnerais cette définition assez simple : l’optimisme c’est partir du prérequis que demain peut être meilleur qu’aujourd’hui et tout faire pour y contribuer.
Il y a des choses sur lesquelles on peut agir et d’autres face auxquelles nous sommes impuissants. L’optimisme, c’est agir là où on le peut. C’est finalement très responsabilisant. 

Il faut savoir que je ne suis pas du tout optimiste de nature ! Comme je l’évoquais, j’ai travaillé dans le développement durable et dans le numérique. Autant dire que je suis au fait des grands enjeux sociétaux et de ce qui risque de nous tomber sur le nez… Quand on sait qu’avec de la data on arrive à manipuler les cerveaux, ça ne rend pas très optimiste… Une grande majorité de mes copains sont collapsologues d’ailleurs… Je préfère montrer ceux qui agissent que terroriser les gens !

Pour résumer, je dirais que je suis très pessimiste des systèmes mais très optimistes des gens. C’est comme ça que je travaille mon optimisme : en découvrant chaque jour la beauté humaine ! Elle est partout quand on veut bien s’éloigner 5 minutes des faits divers que nous propose la télé. L’optimisme n’est pas la naïveté mais la responsabilité de notre société et de nos vies.

Ressens-tu ou as-tu ressenti, plus jeune, un décalage avec les autres ?

autrice

Oh la la… tellement.En fait, c’est un peu comme s’il y avait eu longtemps un « moi dans la vie », et « moi dans mon intériorité ». J’ai longtemps accepté le monde tel qu’il était en vivant dans ma bulle. Je questionnais tout sans oser l’exprimer, je pensais que c’était moi l’anormale ! Je me sentais différente et sans interlocuteur (logique vu que je n’en parlais pas…).

Dans mon deuxième livre (NDLR: livre sur la photo ci-joint), j’évoque une anecdote qui est un peu la quintessence de ce « marcher à côté de ses pompes ».  Je vis à l’époque à NY, je suis invitée à une soirée sur un toit de Manhattan. Pour y aller je passe des converses aux hauts talons. Tout dans cette soirée est surjoué. Je regarde les gens, je suis ici déguisée et je me questionne : les autres invités sont-ils aussi en train de jouer un personnage ? Pourquoi est-ce que j’ai accepté moi aussi de jouer cette comédie ? Je n’ai rien à faire ici. À partir de cette expérience, j’ai tenté de rallier ces deux parts de moi : d’exprimer à l’extérieur ce que j’étais à l’intérieur. 

En cachant qui on est, on ne rencontre pas les bonnes personnes : on rencontre celles qui correspondent à son personnage et non celles qui correspondent à qui on est réellement. Du jour où j’ai osé dire ma sensibilité, exprimer mes interrogations sur le monde, parler de ma façon de voir les choses et de la pensée systémique par exemple, j’ai rencontré des centaines de personnes avec qui on joue le jeu de la vérité et non celui de la comédie ! C’est tellement plus reposant…

« Ma vie a changé le jour où
j’ai osé exprimer mon hypersensibilité.  »

                                                                                                  Catherine Testa

Pour conclure cette interview, un mantra qui te guide au quotidien et que tu aimerais partager ? 

« L’intuition c’est l’intelligence qui fait un excès de vitesse ! » Bernstein

Merci Beaucoup, Catherine, de t’être livrée avec tant d’authenticité.
J’espère vraiment que cette brève interview vous a permis de découvrir Catherine mais aussi de comprendre que vos caractéristiques ne sont pas un fléau, loin de là..; et que vous aussi, vous pouvez en faire une force.

N’hésitez pas à suivre le travail de Catherine sur ses réseaux où elle partage quotidiennement de l’optimisme : 
LinkedIn: https://www.linkedin.com/in/catherine-testa/
Instagram: https://www.instagram.com/etsionsouriait/
Facebook: https://www.facebook.com/catcatoff

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