Petit aparté sur les étiquettes …
La plupart des personnes ne savent pas respecter ce qu’ils ne comprennent pas, d’où la fameuse phrase en pleine dispute « alors explique moi pourquoi tu as fait ça! », comme si c’était impossible de légitimer un acte, une phrase, une émotion sans la comprendre. On est tellement enfermé dans notre sphère intellectuelle, reine de cette société, qu’on en oublie un peu qu’on est bien plus complexe qu’un simple cerveau !
Et du coup, les personnes ont besoin de mettre dans des « cases »; car qu’on le veuille ou non, on toise, analyse, étiquette objet et individu.
Alors bien sûr, que ne pas avoir d’étiquette serait plus agréable, sauf que depuis ta naissance -et même avant celle-ci – tu en as plein des étiquettes (plus ou moins sympathiques d’ailleurs): garçon, fille, capricieux, jolie, timide, sportif, fainéante… jusqu’à la fameuse phrase : « que fais-tu dans la vie? » Qui en d’autres termes veut dire : « dans quelle case je vais te mettre? ».
Donc en fait, des étiquettes, y’en a et tout le temps.
Voilà pourquoi je ne suis pas contre l’étiquetage de « surdoué » si c’est nécessaire. D’autant que ça permet souvent aux personnes de mettre un mot sur des maux… et ça c’est juste un énorme soulagement pour beaucoup.
Le plus compliqué c’est donc de faire le trie et de se distancier de celles qu’on te met. Alors bien sûr que c’est génial de vivre sans étiquette, mais dans ma pratique professionnelle je me rends bien compte, que bien souvent on a besoin d’une phase d’exploration où l’individu pose sa propre étiquette.
Ce qui permet d’une part de se distancier des étiquettes des autres (celles qu ’on nous inflige), mais aussi de mieux se comprendre pour donner son mode de fonctionnement à l’entourage… et qui sait, un jour d’enlever cette dernière étiquette?!
1. Neuro-typique, neuro-droitier, késako?
Alors on commence par catégoriser vulgairement les termes pour en suite bien comprendre la suite, ça te va?
Si on fait abstraction de la tyrannie de la norme (référence à Todd Rose), il y aurait un fonctionnement cérébral typique et un fonctionnement cérébral non typique !
Alors comme tu sais, si tu me suis sur instagram, tu sais maintenant qu’être surdoué c’est surtout avant tout un fonctionnement neurologique différent ( la densité neuronale dans les zones frontales serait plus importante et le transfert d’informations y serait plus rapide chez les surdoués), en dehors de cela c’est des « gens normaux ».
Au final on a pris l’habitude de parler de neuro-typique toutes les personnes qui ne sont pas neuro-atypiques (= qui sortent de la norme: les surdoués, les asperger, les autistes).
Ainsi neuro-typiques ne veut pas dire « moins intelligent » mais plutôt « faisant partie d’une majorité ».
Le terme de neuro-droitier est vraiment une façon bien vulgarisée de faire référence à la métaphore du cerveau gauche et du cerveau droit ( rappel: c’est une métaphore qu’on utilise, en aucun cas le cerveau est séparé en deux en ce qui concerne les émotions d’un côté et de l’autre la réflexion !).
Mais c’est un terme intéressant quand on repense à sa définition.
En effet les neuro-droitiers ne sont pas des surdoués, mais ont une « intelligence» différente de la norme, donc ce ne sont pas non plus des neuro-typiques. Ils sont un peu « entre les deux », d’où leur grande capacité d’adaptation (et même temps la sensation de n’appartenir à aucun monde).
Dans un test de QI, on pourrait dire qu’ils auraient entre 110 et 130 (les neuro typiques sont sous les 110 et les surdoués au-dessus des 130).
Mais c’est finalement une classification bien grossière vu que certains neuro-droitiers peuvent avoir au-dessus de 130 et certains surdoués au-dessous de 130 (car il suffit de s’entrainer un peu par exemple puisque le test de QI est finalement très scolaire, où être fatigué, stresse etc… pour qu’il y ait un écart de point…cf mon article sur le blog de rayures et ratures à ce sujet: ici).
Les neuro-droitiers ont donc certaines facultés, certaines facilités… voir bien plus que les surdoués, car ils vont mieux « s’adapter » de ce monde; là où pour le surdoué ça va lui demander d’apprendre une langue totalement différente (sans parler des 2ème écart type = QI au dessus des 145, qui ont souvent des troubles autistiques).
Donc voilà pour une idée bien générale des choses, mais tu te doutes qu’en pratique c’est plus complexe.
les neuro-droitiers ne sont pas des surdoués, mais ont une « intelligence» différente de la « norme ».
2. Et l’hypersensibilité ?
On pense encore à tort qu’une classification suffit, comme si on pouvait faire rentrer un être humain dans une case, dans laquelle il cocherait toutes, ou presque, les caractéristiques. Mais non !
Finalement il vaut mieux voir cela comme une cartographie (pour reprendre le terme de Fabrice Michaud), où on se balade dessus.
Je rappelle que la douance n’est qu’un « exhausteur de goût » mais en aucun cas il forge une personnalité, celle-ci dépend plus de l’histoire personnelle de chacun.e.
Donc la douance est colorée par un individu et chacun est bien différent (comme les zébrures qui sont toutes uniques chez les zèbres 😉 ).
Donc NON tous les zèbres ne sont pas forcément « hypersensibles », et tous les hypersensibles ne sont pas forcément surdoués. Il en est de même avec les neuro-typiques ou les neuro-droitiers.
Cependant dans la pratique il est vrai qu’on retrouve beaucoup de surdoués hypersensibles, car même ceux qui paraissent être de vrais” tyrans” portent en réalité un masque de protection (pour justement ne pas mettre en mal leur sensibilité). Car la douance est une hyper connexion au monde, aux autres, aux ressentis… d’où l’hyperesthésie des surdoués (cf mon article à ce sujet).
Alors on peut vite faire l’amalgame entre douance et hypersensibilité!
3. Et comment faire la différence?
Alors là ça se complique.
La vrai question serait: peut-on vraiment faire la différence?
Il existe tout un tas de test pour la douance, l’hypersensibilité et le reste… mais il y a des biais à tous les tests. Donc si vous cherchez une réponse dont la réponse sera sûr à 100%… je crains que vous soyez déçu.
Avec ma pratique professionnelle, j’apprends petit à petit à cerner, et analyser chaque profil, mais pas en un seul coup d’oeil. Voilà pourquoi je m’aide de différents tests, mais là encore rien ne peut être sûr à 100% .
Finalement je terminerai cet article en fermant la boucle sur les étiquettes: qu’attendez-vous de cette classification?
Si c’est une case bien définie vous risquez de chercher longtemps, tant qu’on évolue tous sans cesse.
Mais si c’est une compréhension plus générale de votre fonctionnement cognitif et émotionnel afin de vous libérer du poids des étiquettes mises à votre insu… alors oui c’est plus qu’intéressant !
Car savoir finalement si vous êtes surdoué, hypersensible, neuro-droitier ou neurotypique… peut enfin vous donner les clés de votre fonctionnement, donc commencer à l’accepter et voir même -peut-être- à l’aimer tout simplement!
newsletteR
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